La fondation du chapitre de Saint-Pierre d’Airvault remonterait à l’an 991, à l’initiative de la vicomtesse Audéarde (v. 950–1010), veuve d’Herbert Ier († v. 987), vicomte de Thouars. À cette occasion, la maison fut dotée et destinée à être occupée par des chanoines. Toutefois, ce ne fut qu’au début du XIe siècle que la première communauté régulière s’y installa.
En 1096, l’évêque de Poitiers régularisa la situation de Saint-Pierre et nomma son premier abbé, Pierre de Sainte-Fontaine († 1110), issu du chapitre de Saint-Pierre de Lesterps (Charente), tout en établissant qu’elle devait suivre la règle de saint Augustin. En 1100, l’église fut consacrée et, à cette époque, Airvault participa à l’introduction de chanoines réguliers dans l’abbaye de Toussaint d’Angers (Maine-et-Loire), ce qui témoigne de son influence et de sa solidité. Aux XIIe siècle, les papes Pascal II et Innocent II placèrent l’abbaye sous la protection du Saint-Siège.
Après avoir subi les ravages de la guerre de Cent Ans, des réparations furent entreprises. À partir de 1477, l’abbaye fut dirigée par des abbés commendataires, dont la présence devint permanente dès 1546. En 1569, les bâtiments monastiques furent détruits dans le contexte des guerres de Religion, et la communauté survécut difficilement. L’abbaye fut supprimée en 1768, bien que les chanoines, alors devenus séculiers, ne furent dispersés qu’à la Révolution, en 1791. Dès 1802, l’église fut érigée en paroisse.
L’église de l’ancienne abbaye est un édifice à trois nefs avec transept, précédé d’un narthex auquel est accolée une chapelle au sud. Le chœur présente un déambulatoire avec trois absidioles rayonnantes. Le bâtiment actuel résulte des travaux réalisés après les guerres de Religion, à l’issue desquelles le cloître fut perdu, sans jamais être reconstruit, tout comme les annexes. Après la Révolution, l’église paroissiale fut progressivement restaurée. Ce n’est qu’au dernier quart du XXe siècle que quelques espaces monastiques furent récupérés.
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