Le prieuré de Sainte-Valérie fut fondé durant la seconde moitié du IXᵉ siècle par l’abbaye de Saint-Martial de Limoges. Il était dédié à la martyre sainte Valérie, contemporaine de saint Martial, décapitée pour avoir refusé d’épouser le gouverneur. Ses reliques furent inhumées aux côtés de celles de saint Martial ; cependant, afin de donner plus de relief à la figure de la sainte, vers l’an 985, son tombeau et ses reliques furent transférés à Chambon, où elle devint un objet de vénération.
Avec le temps, l’église actuelle fut érigée sur ce site, un édifice de grandes dimensions qui conserve encore sa structure romane. Le monastère subit les effets de plusieurs épisodes guerriers, en 1440 et en 1574, ce dernier durant les guerres de Religion. Dotée du statut de prévôté, sa dépendance envers Saint-Martial se maintint jusqu’en 1572, bien que, dès le XIIIᵉ siècle, les prévôts de Sainte-Valérie aient joué un rôle de plus en plus important dans la gestion du prieuré. En 1708, la communauté fut intégrée à la congrégation de Cluny, situation qui perdura jusqu’à sa suppression à la Révolution.
L’église présente un plan à trois nefs, avec un transept fortement remanié ; le bras sud conserve deux absides en hémicycle. L’abside centrale, qui abrite le chœur, possède un déambulatoire avec trois chapelles rayonnantes. Devant la façade occidentale se trouve un porche surmonté d’un clocher.
- BEAUNIER, Dom (1912). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 5. Bourges. Abbaye de Ligugé
- LASTEYRIE, Charles de (1901). L’abbaye de Saint-Martial de Limoges. París: Picard
- ROY DE PIERREFITTE, J.-B. L. (1857-63). Études historiques sur les monastères du Limousin & de la Marche, vol. 1. Guêret: Betoulle