Selon la tradition, en ce lieu se trouvait une ancienne chapelle où étaient vénérées les reliques de saint Symphorien d’Autun, martyr du IIᵉ siècle. Cette première et modeste église fut incendiée en 532 par Théodoric I, et plus tard, en 731, touchée par une incursion sarrasine. Elle fut ensuite reconstruite et, peut-être alors, une communauté de moines s’y installa. La Gallia Christiana mentionne un abbé Josephus vers l’année 765.
Au fil du temps, cette abbaye connut la décadence en raison d’une administration déficiente, jusqu’à ce qu’à une date indéterminée elle fût restaurée par la noble Riclendis et ses fils. Peu après, vers 1011, à l’époque du évêque Begó de Clermont (980-1011), Guy de Thiers fit don de l’abbaye à Odilon (c. 961-1049), abbé de Cluny (Saône-et-Loire). L’abbaye devint ainsi une dépendance de Cluny, où fut rétablie la Règle de saint Benoît selon les usages clunisiens, et Pierre fut nommé premier abbé de cette phase renouvelée.
Les détails de la construction de la partie romane de l’église actuelle ne sont pas précisément connus, mais elle a probablement été commencée alors. Au XVᵉ siècle, des modifications furent entreprises, et au XVIIᵉ siècle des réparations furent opérées après que, en 1568, le lieu eut été affecté par les guerres de religion, laissant l’abbaye durant de nombreuses années en péril de ruine. En 1707, de graves inondations l’affectèrent ; dès lors, elle entra en déclin et sa communauté se réduisit à son minimum : en 1767 seuls deux moines y restaient. Enfin, une bulle papale en supprima l’abbaye en 1782.
Après la Révolution, en 1801, l’église fut convertie en église paroissiale. Ce bâtiment a subi de nombreuses transformations : au XIXᵉ siècle, des travaux de restauration ont modifié une partie de ses structures, tandis que d’autres parties tombèrent en ruine. Une nouvelle abside fut édifiée dans le transept, derrière laquelle se conservent les vestiges de l’édifice primitif. À côté de l’église se dresse encore l’ancienne résidence abbatiale.
Restes du chevet primitif
Restes du chevet primitif
Restes du chevet primitif
L'église avant les restaurations du XIXe siècle
Illustration tirée de L'ancienne Auvergne et le Velay (1843)
Carte postale ancienne, collection privée
- BALUZE, Étienne (1708). Histoire généalogique de la maison d'Auvergne justifiée par chartes, titres, histoires anciennes & autres preuves authentiques. Vol. 2. París: Dezallier
- BEAUNIER, Dom (1912). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 5. Bourges. Abbaye de Ligugé
- BRUEL, Alexandre. (1884). Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny. Tome 3. París: Imprimerie nationale
- CRAPLET, Bernard (1972). Auvergne romane. La nuit des temps, 2. Zodiaque
- DU TEMS, Hugues (1775). Le clergé de France, vol. III. París: Brunet
- MICHEL, Adolphe (1843). L'ancienne Auvergne et le Velay. Histoire, archéologie, moeurs, topographie IV. Atlas. Moulins
- SAINT-MAUR, Congregació de (1720). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 2. París: Typographia Regia
- TARDIEU, Ambroise (1877). Grand dictionnaire historique du département du Puy-de-Dôme. Moulins: Desrosiers
La ville de Thiers est située à l’est de Clermont-Ferrand, en Auvergne