L’abbaye cistercienne de Bellaigue a des origines assez imprécises, qui semblent remonter au milieu du Xe siècle, lorsqu’elle fut fondée comme prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye de Menat (Puy-de-Dôme). Adémard et Eudes de Bourbon seraient intervenus dans cette fondation. Après un litige entre Menat et ce prieuré, en 1136 l’évêque Aimeric de Clermont intervint et favorisa l’indépendance de Bellaigue.
L’année suivante, le monastère fut réformé et affilié à l’ordre de Cîteaux, sous la dépendance de l’abbaye de Montpeyroux (Puy-de-Dôme). C’est alors que fut construite l’église encore conservée, bien qu’elle ait subi d’importantes modifications de structure. Bellaigue participa également à la fondation de l’abbaye de Feniers (Cantal). L’établissement bénéficia de la protection des seigneurs d’Archambaud et de Montluçon, et devint leur lieu de sépulture ; on peut notamment citer les tombeaux d’Archambaud VIII le Grand (v. 1197-1242) et de son épouse Béatrice de Montluçon (v. 1195-v. 1238).
À partir du XIVe siècle, le monastère entra en décadence en raison de l’instabilité de l’époque, de la guerre de Cent Ans et des épidémies de peste. Par la suite, il passa aux mains d’abbés commendataires et, en 1689, fut victime d’un incendie qui obligea à reconstruire certaines parties du monastère. Avec la Révolution, l’abbaye fut supprimée et le site passa entre des mains privées. En 1880, les voûtes de l’église s’effondrèrent. Depuis 2001, le monastère a retrouvé la vie religieuse grâce à l’installation d’une nouvelle communauté monastique.
De l’ensemble médiéval subsiste l’église romane du XIIe siècle, à trois nefs et sept travées, avec un transept très remanié. Celui-ci communique avec le chevet, qui comptait à l’origine cinq absides : la centrale, plus vaste, et deux de chaque côté des bras du transept. Aujourd’hui seule subsiste l’abside centrale, les latérales ayant disparu au XVIIIe siècle. Les autres bâtiments conventuels sont d’époque moderne, mais conservent quelques vestiges des constructions médiévales disparues.
Filiation de Bellaigue
Selon Originum Cisterciensium (L. Janauschek, 1877)Abbaye de Bonnevaux (Isère) / 1119
Abbaye de Montpeyroux (Puy-de-Dôme) / 1126
Abbaye de Bellaigue (Puy-de-Dôme) / 1137
Abbaye de Feniers (Cantal) / 1173
(Non à Originum Cisterciensium)
- AUBERT, Marcel (1943). L’architecture cistercienne en France. Vol. I. París: Ed. d’Art
- BEAUNIER, Dom (1912). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 5. Bourges. Abbaye de Ligugé
- BOUVARD, Emmanuelle Marie (2016). Empreintes monastiques en moyenne montagne du XIIe siècle à l’actuel. Tesi doctoral. Université Lumière Lyon 2
- BÜTTNER, Stéphane (2020). Virlet. Abbaye de Bellaigue. ADLFI
- CRAPLET, Bernard (1972). Auvergne romane. La nuit des temps, 2. Zodiaque
- DU TEMS, Hugues (1775). Le clergé de France, vol. III. París: Brunet
- GOLLIARD, Claudius (1902). Notice archéologique sur l’église de Bellaigue et sur les tombeaux des derniers sires de Bourbon. Revue d’Auvergne, vol. XIX
- JANAUSCHEK, Leopoldus (1877). Originum Cisterciensium. Vol. 1. Viena
- SAINT-MAUR, Congregació de (1720). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 2. París: Typographia Regia









