Entre les Xe et XIe siècles, il existait à Montverdun une chapelle située sur une butte rocheuse et dédiée à saint Pierre. Cette église, ainsi que d’autres biens voisins, fut donnée à l’abbaye de Saint-Martin de Savigny (Rhône), qui y fonda un prieuré vers 1010. Par ailleurs, une documentation très tardive et peu sûre mentionne aussi la possibilité d’une dédicace à Saint-Porchaire.
On y vénérait les reliques de saint Porcaire de Lérins (VIIe siècle), et une tradition tardive affirmait qu’il en aurait lui-même été le fondateur. Le prieuré de Saint-Médard (Loire), situé à l’est de Montverdun, en dépendait. Jusqu’en 1233, ce fut un prieuré de chanoines augustins lié à Savigny, mais cette année-là, à la suite d’un accord conclu entre le comte Guigues IV de Forez († 1241) et l’archevêque de Lyon, Robert d’Auvergne († 1234), le lieu fut transféré à l’abbaye de La Chaise-Dieu (Haute-Loire), son état de déclin étant alors expressément mentionné. La communauté de chanoines fut expulsée et le prieuré occupé par des moines de La Chaise-Dieu.
Selon cet accord, le comte obtint certains droits sur Montverdun, point stratégiquement important en raison de sa position dominante. Le site fut fortifié et prit l’aspect d’un château, protégé par une enceinte. Au XIVe siècle, il entra en déclin, sans doute à cause des troubles de la guerre de Cent Ans. En 1564, ce déclin se poursuivait, tant dans l’observance des moines que dans l’état ruineux des bâtiments. La dépendance à l’égard de La Chaise-Dieu se maintint jusqu’en 1701, date à laquelle le prieuré passa au séminaire Saint-Charles de Lyon, qui entreprit des travaux de restauration.
Après la Révolution, le site connut divers usages et certaines de ses dépendances furent perdues. Dans les dernières décennies du XXe siècle, des travaux de recherche archéologique et de restauration furent réalisés. L’église primitive avait une nef unique, avec transept et trois absides semicirculaires ; ce chœur est la partie la plus ancienne (XIIe siècle). La nef fut reconstruite au XIIIe siècle et, plus tard, une seconde nef fut ajoutée, adossée au sud de la première. Outre les murailles du XIIIe siècle, d’autres constructions plus modernes subsistent au sud de l’église, à l’emplacement du cloître.
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- SONYER DU LAC, Jean-Baptiste (1858). Les fiefs du Forez. Lió: Perrin
















