Le monastère bénédictin de Menat est d’origine ancienne ; selon la tradition, il aurait été restauré à la fin du VIIᵉ siècle par saint Ménelée († v. 720), probablement sur un établissement monastique antérieur, actif déjà à l’époque de Clovis Iᵉʳ (466-511), lorsque l’abbé Brachio est mentionné. Saint Ménelée est considéré comme le premier abbé de cette nouvelle période et, depuis Menat, il fonda également le monastère de Lisseul (Puy-de-Dôme).
À partir de 812, la maison reçut la protection de Louis le Pieux, fils de Charlemagne et alors roi d’Aquitaine, qui lui accorda des biens et des privilèges, et y imposa la réforme bénédictine promue par Benoît d’Aniane. Dès lors, Menat devint une abbaye importante, avec plusieurs prieurés qui en dépendirent, tels Notre-Dame de Bellaigue, Saint-Myon et l’ancien monastère de Saint-Saturnin de Vensat, tous situés dans l’actuel département du Puy-de-Dôme. En 1107, le pape Pascal II la plaça sous l’autorité de l’abbaye de Cluny (Saône-et-Loire).
À la fin du XIVᵉ siècle, sous l’abbatiat de Montmorin, on construisit le chevet gothique de l’église ainsi qu’un nouveau cloître et le réfectoire. À partir de 1516, la maison fut dirigée par des abbés commendataires. Entre 1628 et 1632, l’autorité clunisienne fut réaffirmée. Vers 1756, l’église fut gravement endommagée par la foudre qui provoqua un incendie. Le monastère fut supprimé à la Révolution, alors qu’il possédait encore un nombre important de prieurés dépendants, bien que la communauté ne comptât plus que quatre moines. Après leur dispersion, le site fut pillé puis vendu.
En 1802, le culte fut rétabli dans l’église, qui perdit en 1847 son chevet gothique en raison de son état de ruine ; il fut remplacé par une abside néo-romane. L’église, à trois nefs et cinq travées, conserve le transept qui communiquait avec le chœur primitif. On y conserve également un ancien chapiteau, aujourd’hui transformé en bénitier, qui, selon la tradition, représente saint Ménelée, le fondateur. Subsistent aussi des vestiges du cloître, du réfectoire et du logis abbatial.
- BEAUNIER, Dom (1912). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 5. Bourges. Abbaye de Ligugé
- CRAPLET, Bernard (1972). Auvergne romane. La nuit des temps, 2. Zodiaque
- GOUDOT, Grégory (2011). Être ou ne pas être clunisien. L’exemple de Saint-Ménélée de Menat (XVIIe-XVIIIe siècles). Revue Mabillon, 22
- GUÉRIN, Paul (1888). Les Petits Bollandistes. Vies des saints. Vol. 8. París: Bloud et Barral
- MITTON, F. (1935). Église de Menat. Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais. Vol. 38
- PERSIGAN, Louis (1877). Vie de saint Ménelé : avec un abrégé de la vie de saint Savinien. Le Mans: L.-Gallienne
- ROUGEYRON, Guillaume (1858). Histoire et légendes de l’abbaye de Menat. Clarmont: L. Catholique
- SAINT-MAUR, Congregació de (1720). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 2. París: Typographia Regia























