Abbaye Saint-Amant-de-Boixe

Selon la tradition, une communauté s’établit à cet endroit, mais l’ensemble aurait été détruit lors des incursions normandes de la seconde moitié du IXe siècle. En 888, le monastère avait été rétabli et se trouvait sous le contrôle direct des comtes d’Angoulême, qui en étaient les propriétaires. Un siècle plus tard, en 988, le comte Arnaud Manzer († v. 998) fit restaurer le monastère, y introduisit la règle de saint Benoît et en confia la direction à l’abbé Francon, le premier connu. Il le dota également de biens.

L’abbaye de Saint-Géraud d’Aurillac (Cantal) revendiqua ses droits sur Saint-Amant, probablement acquis lors de sa restauration à la fin du Xe siècle. En 1197, un jugement reconnut ces droits, et dès lors, les abbés de Saint-Amant durent recevoir l’approbation d’Aurillac pour leur nomination, une dépendance qui dura jusqu’en 1325. Au XIIIe siècle, un incendie endommagea gravement le monastère, et peu après, la guerre de Cent Ans aggrava sa situation économique.

Du complexe monastique, on remarque surtout l’église, qui perdit une grande partie de son chevet roman lors de l’incendie du XIIIe siècle, remplacé ensuite par un chœur gothique. Il s’agit d’un édifice en grande partie roman, à trois nefs, six travées, un transept et le chevet reconstruit. À l’extérieur, la croisée conserve des éléments sculptés de la première époque (v. 1125), tandis que la façade principale date de la fin du même siècle. Le cloître est partiellement conservé, ainsi que d’autres bâtiments désormais restaurés.