Vers l’an 1110, une communauté canoniale s’est réunie dans l’église paroissiale de Saint-Jean de La Palud, à l’initiative du clerc Lambert, que l’on suppose avoir été un disciple de Robert d’Arbrissel († v. 1117). Ce groupe devint par la suite une communauté de chanoines réguliers de saint Augustin, et en 1118 fut posée la première pierre d’une nouvelle église édifiée dans une zone marécageuse, où la communauté s’installa en 1122. Lambert en fut le premier abbé.
Cette première église devint vite insuffisante, et la construction d’un nouvel édifice fut entreprise en 1171 ; il fut consacré en 1201. Les autres bâtiments conventuels furent élevés au cours du premier quart du XIIIe siècle. En parallèle, la communauté bénéficia d’importantes donations, notamment de la maison comtale d’Angoulême. Cette période de prospérité fut interrompue par la guerre de Cent Ans, qui provoqua des ruines partielles dans l’abbaye et endommagea ses nombreuses possessions dans la région, essentielles à son fonctionnement économique.
L'abbaye fut reconstruite à partir de la seconde moitié du XVe siècle et au siècle suivant, mais elle subit de nouveaux dommages, cette fois liés aux guerres de Religion : le site fut pillé et incendié (1562–1568). Une fois la communauté rétablie, une nouvelle phase de reconstruction commença. Pendant la construction de la nouvelle église, inaugurée en 1609, les chanoines utilisèrent l’église paroissiale. Ces travaux fragilisèrent les finances de l’abbaye, et en 1626 les jésuites prirent en charge La Couronne. Plus tard, en 1644, celle-ci fut rattachée à la congrégation de Sainte-Geneviève, ce qui lui redonna un nouvel élan et permit l’achèvement des derniers bâtiments du complexe monastique.

Sceau de l'Abbé Guillaume Singulier (1232-1254)
Illustration publiée dans Chronique latine de l'abbaye de La Couronne (1864)
L'abbaye fut supprimée à la Révolution et vendue en 1807. Passé entre plusieurs mains, il fut progressivement démantelé. L’imposante église en ruines subsiste toujours, conservant des éléments des diverses périodes de sa construction et reconstruction. D’autres vestiges médiévaux subsistent également, tels que le cloître ou la salle capitulaire. Il convient aussi de mentionner le palais abbatial et les importants bâtiments élevés au XVIIe siècle.
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