La fondation de l’abbaye cistercienne de Mègemont fut l’œuvre de Robert IV Dauphin d’Auvergne (v. 1155-1234), qui la réalisa entre 1199 et 1206. En raison du peu de documents conservés, son histoire demeure mal connue. On sait qu’elle dépendait de l’abbaye de Montpeyroux (Puy-de-Dôme).
Pendant la première moitié du XIVᵉ siècle, certaines moniales appartenaient à la famille des Dauphins d’Auvergne, mais plus tard le monastère entretint des relations avec d’autres familles nobles. Ce fut une maison modeste, sans doute en raison de son isolement et de sa situation en pays de montagne, conditions peu favorables à son développement. Après une période de stagnation, en 1601, l’abbesse commendataire appartenait à la famille de Nérestang, la même qui dirigeait l’abbaye cistercienne masculine de La Bénisson-Dieu (Loire).
Cette situation facilita un échange de communautés entre Mègemont et La Bénisson-Dieu, dans le but d’obtenir de meilleures conditions pour la communauté féminine. Mègemont était alors dirigée par l’abbesse Françoise de Nérestang (†1652), tandis que son frère Claude de Nérestang était à la tête de La Bénisson-Dieu. La communauté masculine se transféra en Auvergne, tandis que les moniales s’installèrent à La Bénisson-Dieu, opération rendue effective en 1612. L’abbaye féminine de La Bénisson-Dieu fut supprimée à la Révolution, et la communauté masculine de Mègemont disparut également à ce moment-là pour la même raison.
À Mègemont, d’importants vestiges du monastère subsistent, bien que très remaniés. L’église, édifiée au premier quart du XIIIᵉ siècle, était à nef unique avec transept, donnant sur le chœur principal —de la même largeur que la nef—, flanqué de deux chapelles latérales de plan rectangulaire. Aujourd’hui, seule la partie orientale est conservée, tandis que le reste de l’édifice est en ruine. Du cloître, il ne subsiste que l’espace ouvert, entouré de constructions plus récentes. L’ensemble monastique, situé dans un site isolé, est désormais propriété publique.
Armorial général de France (s. XVIII)
Bibliothèque nationale de France
- BEAUNIER, Dom (1912). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 5. Bourges. Abbaye de Ligugé
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- BOUVARD, Emmanuelle (2010). L'abbaye cistercienne de Mègemont : fortune d'un monastère auvergnat. Les Dossiers d’Archéologie, núm. 340
- BOUVARD, Emmanuelle (2016). Empreintes monastiques en moyenne montagne du XIIe siècle à l’Actuel. Tesi doctoral: Université Lumière Lyon 2
- DU TEMS, Hugues (1775). Le clergé de France, vol. III. París: Brunet
- GRÉLOIS, Alexis (2016). Les cisterciennes auvergnates face aux crises de la fin du Moyen Âge. Cîteaux, commentarii cistercienses, vol. 67
- RÉSIE, Comte de (1855). Histoire de l'église d'Auvergne, vol. 3 (1100-1560). Clermont-Ferrand. L. Catholique
- SAINT-MAUR, Congregació de (1720). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 2. París: Typographia Regia
Mègemont relève de la commune de Chassagne, au sud de Clermont-Ferrand. Le monastère se dresse dans un lieu écarté, à l’est du village