Abbaye Saint-Pierre de Beaumont
Bellus Mons / Belmons / Bellimontis / Bellomonte
(Beaumont, Puy-de-Dôme)
La tradition situe la fondation du monastère féminin de Beaumont entre les VIIᵉ et VIIIᵉ siècles, en la reliant parfois à l’évêque Priest de Clermont († 676) ou à d’autres communautés féminines de la même époque dans la région, telles que celles de Notre-Dame de Marsat ou de Saint-Léger de Royat. Toutefois, la première mention documentaire n’apparaît qu’en 1165, lorsque l’établissement est déjà mentionné comme une maison possédant d’importants biens.
L’établissement primitif se trouvait sans doute dans un autre lieu voisin, mais en 1123, le pape Calixte II autorisa le transfert de la communauté à son emplacement définitif, où, entre 1060 et 1090 environ, fut construite l’église du monastère. En 1165, le pape Alexandre III confirma ses possessions et la plaça sous son autorité directe, sans l’intermédiaire de l’évêque de Clermont. L’abbesse de Beaumont, à la tête d’une communauté composée de femmes issues de la noblesse, exerçait un pouvoir religieux, social et juridictionnel sur ses domaines, qui comprenaient plusieurs prieurés. À partir de la seconde moitié du XIVᵉ siècle, l’abbaye subit indirectement les conséquences de la guerre de Cent Ans.
La situation s’aggrava encore avec les épidémies de peste successives qui touchèrent la région jusqu’au milieu du XVe siècle. À cette époque eurent lieu également des révoltes sociales contre l’autorité abbatiale et de nombreux procès. En 1545, la maison traversait une grave crise économique, tandis que les abbesses commencèrent à être nommées de l’extérieur. Une certaine stabilité ne fut retrouvée qu’à la seconde moitié du XVIIᵉ siècle, avec l’application de la clôture stricte et une administration plus ferme ; cependant, à la fin du siècle et durant le suivant, l’abbaye connut de nouveaux troubles. En 1790, à la suite de la Révolution, la communauté monastique fut supprimée et les religieuses durent quitter le monastère.
L’église était à trois nefs, avec transept, une vaste tête de chœur comprenant le chœur liturgique et des absidioles ouvertes sur le transept. Au sud du sanctuaire s’étendait le cloître, entouré des bâtiments conventuels formant l’ensemble monastique. Ces constructions furent profondément remaniées au XVIIIᵉ siècle. En 1792, le monastère fut pillé, ses biens confisqués et le domaine vendu en plusieurs lots. Les aménagements ultérieurs pour des usages civils défigurèrent profondément l’ensemble. Aujourd’hui, d’anciens vestiges architecturaux sont encore visibles, parmi lesquels les maisons modernes sont venues s’encastrer. Des rues ont également été ouvertes entre ces éléments. Le site ne fut classé qu’en 1927, et l’église a fait l’objet de travaux de restauration.
Photo: Christine Labeille
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Conservation des antiquités et objets d'art du Puy-de-Dôme
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- BEAUNIER, Dom (1912). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 5. Bourges. Abbaye de Ligugé
- DU TEMS, Hugues (1775). Le clergé de France, vol. III. París: Brunet
- SAINT-MAUR, Congregació de (1720). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 2. París: Typographia Regia
- TOURETTE, Fabrice; i altres (2006). Beaumont (Puy-de-Dôme). Une communauté de religieuses bénédictines du Moyen Âge à 1792. Mairie de Beaumont
- VERGNOLLE, Éliane (2003). L’ancienne eglise abbatiale Saint-Pierre de Beaumont. Congrès archéologique de France. 158 ss. Basse-Auvergne, Grande Limagne. Société Française d’Archéologie
La commune de Beaumont, centrée sur les vestiges de l’ancien monastère, se situe au sud de Clermont-Ferrand