Abbaye Saint-Pierre de Solignac

Solemniaco / Solemnac

(Solignac, Haute-Vienne)

Saint-Pierre de Solignac
Saint-Pierre de Solignac

Le monastère Saint-Pierre de Solignac fut fondé en 631 par saint Éloi (v. 590–659), orfèvre de profession et originaire de la région. Éloi entra à la cour du roi mérovingien Clotaire II, puis à celle de son successeur Dagobert, qui lui céda ces terres, situées près de Limoges, afin de mener à bien son projet de fondation.

Saint-Pierre de Solignac
Saint-Pierre de Solignac

Pour peupler le nouveau monastère, Éloi fit venir des moines du monastère de Luxeuil (Haute-Saône), fondé par saint Colomban dans la seconde moitié du VIᵉ siècle, où l'on suivait une règle rédigée par lui-même. C’est ainsi que fut constitué le monastère de Solignac, dont le premier abbé fut saint Remacle, également originaire de Luxeuil. Le monastère devint rapidement un centre religieux de premier plan, formant d’importantes figures du monde monastique de l’époque, telles que saint Éloi lui-même — futur évêque de Tournai et Noyon —, saint Remacle — évêque de Maastricht et fondateur du monastère de Stavelot (Belgique) —, ainsi que les saints Hadelin et Tillo (Théau), ce dernier ancien esclave.

Au fil du temps, le monastère subit les effets destructeurs des invasions sarrasines (vers 735) et normandes (à la fin de ce même siècle). Des documents témoignent des contributions des souverains carolingiens à sa reconstruction. Vers 820, la communauté fut réformée et adopta la Règle de saint Benoît, promue par Benoît d’Aniane avec le soutien de Louis le Pieux. Toutefois, au milieu du IXᵉ siècle, le monastère fut à nouveau détruit par de nouvelles invasions, forçant la dispersion de la communauté. Malgré cela, Solignac parvint à se rétablir dans les années suivantes et reprit sa place dans la vie religieuse de l’époque.

Saint-Pierre de Solignac
Saint-Pierre de Solignac
Saint Éloi, le fondateur
Les images des saints, 1636
Bibliothèque nationale de France
Saint-Pierre de Solignac
Saint-Pierre de Solignac

Il entretint des relations avec d’autres grands monastères tels que Saint-Denis (Île-de-France), Saint-Géraud d’Aurillac (Cantal), La Chaise-Dieu (Haute-Loire), Fleury (Loiret), Beaulieu et Saint-Pierre de Vigeois (tous deux en Corrèze), entre autres, et obtint divers privilèges et titres. Par ailleurs, l’abbaye rassembla un important trésor composé de nombreuses reliques et devint un lieu de passage pour les pèlerins. Grâce à cela, l’église monastique connut plusieurs phases de construction, de restauration et de transformation. L’édifice actuel est, dans sa plus grande partie, une œuvre du XIIᵉ siècle.

L’abbaye subit de nouveaux dommages importants durant la seconde moitié du XIVᵉ siècle, à cause de la guerre de Cent Ans, et plus encore lors des guerres de Religion, qui entraînèrent le pillage du monastère en 1568. Cette situation accentua son déclin, qui ne fut inversé qu’en 1619, lorsque l’abbaye fut rattachée à la congrégation de Saint-Maur. Celle-ci prit en charge à la fois la réforme spirituelle et la reconstruction des bâtiments. La vie conventuelle prit fin avec la Révolution française ; depuis lors, le site a connu divers usages qui ont affecté sa conservation. L’église, aujourd’hui restaurée, sert d’église paroissiale de Solignac.

Saint-Pierre de Solignac
Saint-Pierre de Solignac
Saint-Pierre de Solignac
Saint-Pierre de Solignac

L’édifice actuel de l’église correspond essentiellement à la construction du XIIᵉ siècle. On sait qu’elle fut consacrée en 1143, mais un incendie ultérieur nécessita sa restauration et une nouvelle consécration en 1195. Au fil des siècles, elle a connu d’autres destructions et reconstructions. Il s’agit d’un édifice à nef unique, avec deux travées couvertes de coupoles et un transept. L’abside centrale, de la même largeur que la nef, contient trois absidioles rayonnantes. Dans les bras du transept, on trouve deux petites absides supplémentaires. La façade occidentale présente un porche d’entrée et un clocher, construit ultérieurement et aujourd’hui fortement remanié. Les bâtiments monastiques encore visibles datent de la reconstruction réalisée par les mauristes.

Saint-Pierre de Solignac
Saint-Pierre de Solignac
Saint-Pierre de Solignac
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Monasticon Gallicanum
Bibliothèque nationale de France
Saint-Pierre de Solignac
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Schéma du plan de l'église
Saint-Pierre de Solignac
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Reliquaire de Saint Tillo
Saint-Pierre de Solignac
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Peinture murale avec Saint Christophe
Saint-Pierre de Solignac
Saint-Pierre de Solignac

Bibliographie:
  • AUBERT, R. (1963). Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques. Vol. 15. París: Letouzey et Ané
  • BEAUNIER, Dom (1912). Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Vol. 5. Bourges. Abbaye de Ligugé
  • DUMAS, Jean-Laurent (1896). Chronique du monastère de Saint-Pierre de Solignac. Limoges: Ducourtieux
  • FAGE, René (1923). Solignac. Congrès archéologique de France, LXXXIV session tenue a Limoges. París: Picard
  • MAURY, Jean (1960). Limousin roman. La Nuit des temps, 11. Zodiaque
  • PEIGNÉ-DELACOURT, Achille (1877). Monasticon Gallicanum. Paris: G. Chamerot
  • ROY DE PIERREFITTE, J.-B. L. (1857-63). Études historiques sur les monastères du Limousin & de la Marche, vol. 1. Guêret: Betoulle
  • SAINT-MAUR, Congregació de (1720). Gallia Christiana in provincias ecclesiasticas distributa. Vol. 2. París: Typographia Regia
  • TEXIER, Abbé (1860). Notice historique et descriptive de l'abbaye de Solignac. París: Didron
  • VERNEILH, Félix de (1851). L'architecture byzantine en France. París: Didron

Emplacement:
Vista aèria

Solignac est situé tout près de Limoges, au sud de cette ville